Des silos à grains vieux de 2.000 ans, une vaste nécropole antique et une carrière de calcaire: les fouilles que mènent les archéologues de l’Inrap près d’Etampes, dans l’Essonne, suggèrent la présence sur le site d’une ferme gauloise et d’un village gallo-romain.
« On a d’abord une exploitation rurale gauloise. Ensuite viennent s’installer, dans la période romaine, la carrière, la nécropole et le village, qu’on ne sait pas bien placer », a résumé mercredi 13 juin Emmanuelle Brunet, chargée de mission archéologie au conseil général de l’Essonne, lors d’une présentation du site à la presse.
Les fouilles, qui doivent s’achever en juillet, sont menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) à Morigny-Champigny, le long de la route nationale N20. Elles sont financées par le conseil général, qui va y construire une déviation routière.
C’est d’abord la nécropole, dont la taille est estimée à une quinzaine d’hectares, soit 1.500 sépultures, qui a été découverte lors d’un premier diagnostic effectué en 2006 en vue des travaux. En 2010, une nouvelle étude a permis de mettre au jour une zone agricole des premiers siècles avant et après Jésus Christ, dont on voit aujourd’hui les silos à grains creusés dans la terre.
La présence de la « cité aux morts », l’une des plus importantes découvertes en Ile-de-France, « est un fort indice » de la présence d’un « vicus », un village romain sur la zone, a expliqué Paulette Dubovac, responsable du chantier pour l’Inrap. « On ne crée pas une telle nécropole au milieu de la campagne », a-t-elle ajouté.
Ces sépultures, où les archéologues recueillent patiemment les ossements humains au milieu du vrombissement des camions passant sur la N20, sont datées du IIe au Ve siècle de notre ère, selon les premières indications. Mais elles laissent les chercheurs dans une certaine perplexité.
« Avec les Romains d’habitude, on a des beaux plats, de belles cruches. Là non. Est-ce qu’on a une partie tardive ? C’est fort possible. Les datations au carbone 14 vont être très importantes », a expliqué Mme Dubovac.
Les fouilles seront ouvertes à la visite les 23 et 24 juin.
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